Faire la paix autour de la table
Lors de mon plus récent passage à #BLCLive, nous avons eu droit à un moment cocasse lorsque Bob, pour me taquiner un peu, a dit en ligne qu’il m’avait vu manger un plat contenant du parmesan. Scandale! Cette anecdote nous a bien fait rire et, surtout, a permis d’aborder un sujet qui me tient vraiment à coeur: l’importance de garder ça cool en cuisine, et la pression inutile qui vient avec les étiquettes.
Végétarien, végétalien, végane, flexitarien, pesco-végétarien, omnivore: ces mots décrivent ce qui fait partie de notre assiette, et peuvent aussi s’accompagner d’une énorme pression. Ils créent aussi une division. Or, plus que jamais, on a besoin de se réunir autour de nos tables, pas de se diviser.
J’entamerai bientôt ma 7e année comme végétalienne, ou comme j’aime le dire, comme “mangeuse de plantes”. J’ai fait ce choix pour toutes sortes de raisons et je m’en porte à merveille. J’adore cuisiner et j’ai la chance d’habiter dans une ville où les pois chiches bio et le tofu extra-ferme sont faciles à trouver et où les offres végé en restaurant se multiplient. J’ai le bonheur d’avoir un système qui adore les légumes et les graines de toutes sortes. J’ai pas mal de plaisir à me nourrir ainsi et je ne manque pas d’énergie. J’ai aussi l’immense privilège d’avoir une alimentation qui est douce pour la planète et pour nos amis les animaux et qui me permet d’utiliser ses hashtags populaires sur les médias sociaux (#vegan #plantbased #blessed!). Je crois fermement que tous les mangeurs, petits et grands, gagnent à intégrer plus d’aliments d’origine végétale à leur alimentation: des légumes de toutes les couleurs, des graines difficiles à prononcer et des aliments mystérieux comme le tempeh (hein?) et la levure alimentaire (what?). Je crois aussi que tout le monde doit apprendre à être autonome en cuisine, et que les plats végés peuvent être simples et parfaits pour les débutants. Par contre, je ne tenterai jamais d’imposer mes valeurs ou de convertir qui que ce soit. Qui suis-je pour savoir ce qui convient le mieux à l’estomac de mon voisin?
Le végétarisme, qui exclut la consommation de viande, et le véganisme, qui exclut toute forme d’exploitation ou de souffrance inutile de son alimentation et de son mode de vie, émergent à la base de la compassion. Cette compassion ne devrait pas se limiter qu’aux animaux: elle devrait s’étendre aux autres humains, bien entendu, mais aussi à soi-même. La compassion, c’est de ne pas juger, et encore moins condamner, ceux qui font des choix différents des nôtres. Ceux qui mangent une saucisse de porc pendant que l’on se régale de notre hot-dog aux carottes. La compassion, c’est aussi se donner le droit, comme mangeur de plantes, de savourer un repas en bonne compagnie, parmesan ou pas.
Peace! (et Anarchie)